A moins que vous ne viviez ce début d’automne dans une cave , vous n’êtes pas sans savoir que depuis vendredi, à Château-Thébaud, s’étire à 41 m au-dessus du sol un pourvoyeur d’horizon, le bien nommé Porte-Vue ; dans la grammaire paysagère de notre Vignoble, chaque élément a sa place, les rivières, les vignes, les coteaux et désormais, comme accouché de ce flanc de canyon, le vaisseau métallique d’Emmanuel Ritz (& co) !
En bas, de Pont-Caffino, sa nature d’oeuvre architecturale est une évidence : le porte-à-faux de 22 m est une prouesse, le vide a désormais ses maîtres. En haut, sa fonction de belvédère est un cadeau sublime aux promeneurs, avec cette vue époustouflante sur la Maine et ses environs. 🤩
Nous l’avons vu, touché et foulé ce week-end et nous en avons entendu la genèse par l’architecte lui-même, inspiré du land art, nourri par le génie des lieux, transcendé par l’ingénierie du calcul des portées. De la vigne, il a retenu la perspective et la largeur des rangs, du coteau, il a pris la couleur et le matériau, de la rivière, il a gardé la transparence…
Une symbiose réussie donc.
Pour ce faire, pendant plusieurs mois, derrière la mairie, s’est joué un véritable spectacle des arts du BTP : acrobates aux boulons, trapézistes de la grue et magiciens des ancrages ont offert le meilleur d’eux-mêmes pour notre plus grand plaisir. Après le lyonnais Lemot qui a su si bien faire entrer l’architecture dans une lecture poétique du paysage en composant « sa » Garenne, l’histoire de l’art paysager se poursuit dans le Vignoble, grâce au Voyage à Nantes et aux savoyards de l’atelier Ritz qui nous offrent une énième « fabrique » à admirer.
Rédaction : Isabelle Hallereau – Photographie : Delphine Saliou – Graphisme : Valérie Lefort.